mardi 2 décembre 2014

Nouveautés pour la surveillance de la glycémie

Santé : vers un meilleur contrôle du diabète

Une révolution pour les diabétiques : grâce à un petit patch sans fil, plus besoin de se piquer le bout du doigt pour mesurer le taux de sucre dans le sang.


       
Santé : vers un meilleur contrôle du diabète

ASK Media
La découverte
Deux avancées majeures pourraient améliorer le quotidien des diabétiques, qui doivent surveiller leur glycémie – la concentration de sucre dans le sang – plusieurs fois par jour, en se piquant le bout du doigt. Car cette maladie se caractérise par une augmentation du taux de glucose sanguin qu’il faut contrôler.
Désormais un patch mesure la glycémie en temps réel pour la transmettre à un écran sans fil, et un capteur associé à un logiciel permet d’adapter la vitesse d’injection d’une pompe à insuline.
Comment ça marche
Le diabète résulte soit d’une incapacité du pancréas à sécréter de l’insuline, soit de l’incapacité de cette hormone à stocker le sucre dans les cellules. Dans le diabète de type 1, qui se déclare dès le plus jeune âge, le pancréas ne produit plus d’insuline et il faut donc en injecter régulièrement. Dans le diabète de type 2, dit de la maturité, les deux anomalies coexistent : la sécrétion d’insuline est insuffisante et son action, déficiente. Dans un premier temps, une bonne hygiène de vie et un traitement médicamenteux oral compensent. Quand ce n’est plus suffisant, l’injection d’insuline s’impose.
Pour le diabète de type 1, la mesure de la glycémie permet d’adapter les injections d’insuline en fonction des repas, des efforts et du stress. On recueille une goutte de sang au bout du doigt sur une bandelette que l’on place dans un lecteur de glycémie. L’objectif : éviter l’hyperglycémie (trop de sucre) et ses possibles complications (infarctus, cataracte, insuffisance rénale) ou l’hypoglycémie (pas assez de sucre), cause de perte de connaissance, voire de coma. Jusqu’à dix mesures par jour sont nécessaires. Mais ces instantanés ne rendent pas compte de l’évolution de la glycémie, d’où l’idée d’une mesure en continu. Pour cela, le capteur classique est un micro-cathéter placé sous la peau et relié à un lecteur ou à une pompe à insuline. Un étalonnage régulier avec piqûres du doigt et bandelettes valide son fonctionnement. Des alarmes permettent d’anticiper les hyperglycémies ou les hypoglycémies sévères, qui, à terme, sont dangereuses.
Mais deux nouveautés pourraient changer la donne, en matière de confort et de sécurité. La première se présente sous forme d’un patch d’environ 2 centimètres de diamètre qui s’applique sur le bras pendant quatorze jours. Il transmet les données à un appareil connecté ou à un lecteur sans fil. « Le patient peut ainsi connaître sa glycémie en instantané, mais aussi son évolution au cours des huit dernières heures, et même sa courbe de glycémie sur deux semaines », précise le docteur Jean-Pierre Riveline, diabétologue à l’hôpital Lariboisière, à Paris. Ce dispositif améliore le confort du malade : aucun étalonnage n’est nécessaire et donc, pas de piqûres sur le doigt ! Deux études sont en cours pour valider cette technique.
Un problème se pose pourtant : ces lecteurs en continu ne sont pas remboursés. « Le surcoût pour l’Assurance maladie serait de l’ordre de 3 000 euros par an et par patient, selon Gérard Raymond, secrétaire général de l’Association française des diabétiques. Une somme importante pour un équipement qui pourrait être utile à tous les diabétiques, c’est-à-dire 3 millions de personnes. » « On devrait dans un premier temps le réserver aux enfants et aux diabètes difficiles à équilibrer », précise le docteur Riveline.
Une seconde avancée s’annonce décisive : la mise au point d’un capteur de glycémie couplé à un logiciel capable d’adapter la vitesse d’injection d’une pompe à insuline (dispositif créé en 1983, que l’on remplit de cette hormone tous les trois jours et que le patient relie à un cathéter placé sous la peau de son ventre).
Les perspectives
Ce dernier système, qui s’apparente à un pancréas artificiel, est un grand espoir pour les diabétiques de type 1. Il a été mis en place à Montpellier en 2011. « Nous avons utilisé des dispositifs déjà commercialisés : un capteur qui se présente comme un petit cheveu glissé sous la peau, et une pompe à insuline portable avec un petit tube fixé sous la peau pour permettre l’administration de l’hormone. L’originalité est d’avoir installé un mini-ordinateur dans un boîtier de smartphone pour gérer le système », explique le professeur Eric Renard, responsable du service de diabétologie au CHRU de Montpellier. Ce dispositif devrait être disponible dans les cinq ans

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