Beaucoup de malades non identifiés
Mais avec 4,7% de la population touchée en France (essentiellement du diabète de type 2), les experts mettent en garde contre les conclusions hâtives. «Chez les 65 à 84 ans, la maladie concerne un homme sur cinq», souligne le Pr Bertrand Cariou, diabétologue au CHU de Nantes.Et ces chiffres ne représentent que les patients diagnostiqués et soignés. Or l'Association française des diabétiques (AFD) affirme qu'il y aurait autant de malades non-diagnostiqués. «Il est très difficile de quantifier les diabétiques non-diagnostiqués, ainsi que les personnes diagnostiquées mais non-traitées», nuance Sandrine Flosse. Les dernières estimations, remontant à l'Étude nationale nutrition santé de 2006, évaluaient les premiers à 1 % de la population française, et les seconds à 0,6 %.
Prudence également pour expliquer ce ralentissement. «On peut espérer que ce soit l'impact des mesures prises dans le cadre du Programme national nutrition santé», avance Sandrine Flosse. «Il est possible qu'il y ait davantage de dépistages précoces, à un stade où la maladie est encore réversible grâce à une bonne hygiène de vie», ajoute le Pr Cariou.
Un facteur socio-économique fort
Une analyse approfondie sera nécessaire pour s'assurer que ce ralentissement ne masque pas, en réalité, deux courbes opposées: l'une pour les couches socio-économiques aisées, qui s'aplanit, une autre pour les plus défavorisés, qui continuerait à viser le ciel. Une tendance qui transparaît aux États-Unis, où la maladie marque le pas chez les blancs mais poursuit sa hausse chez les noirs et les hispaniques.Le diabète est en effet une maladie des personnes défavorisées. Un public souvent moins sensible aux discours de prévention, mais qui rencontre également des difficultés concrètes: «Les fruits, les légumes, le poisson: ça coûte cher de bien s'alimenter», pointe le Pr Cariou.
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